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Rénovation énergétique : pourquoi cela traîne dans l'immobilier ancien

Publié le 28/11/2022

En 2015, le gouvernement s'était fixé des objectifs ambitieux en matière de rénovation énergétique. Mais la transformation du parc immobilier ancien se fait encore à petits pas. Celles et ceux qui espèrent une accélération misent sur la loi Climat et Résilience entrée récemment en vigueur.

Pour rendre plus vertueuses les 5 millions de passoires thermiques que compte le parc immobilier français, la loi de transition énergétique pour la croissance verte a fixé, en 2015, un cap de 500.000 logements rénovés par an, afin d'atteindre un niveau de performance énergétique conforme à la norme bâtiment basse consommation (BBC) à l'horizon de 2050. Un objectif loin d'être atteint. Selon l'Observatoire de l'immobilier durable (OID), pas plus de 30.000 à 40.000 rénovations sont réalisées chaque année. Pire, le Haut Conseil pour le climat estime que seulement 0,2 % de ces transformations satisfont les critères BBC .

Manque de professionnels

En cause ? Une méconnaissance des enjeux énergétiques par les propriétaires qui ne jugent pas les travaux de rénovation prioritaires. « Jusqu'à il y a un an et demi, les Français payaient très peu cher l'énergie, ce qui ne les incitait pas à chercher des solutions d'efficacité énergétique », observe Sabine Brunel, directrice adjointe de l'OID. Une situation qui risque de changer avec la flambée des prix.

Toutefois, d'autres freins à la rénovation du parc immobilier français s'accumulent, tels que la difficulté à financer des opérations souvent coûteuses (jusqu'à 60.000 euros), le manque de professionnels reconnus garants de l'environnement (RGE) - condition sine qua non pour bénéficier des aides à la rénovation. A cela s'ajoutent des facteurs géographiques et économiques qui changent la donne selon les régions.

Une forte concentration de passoires thermiques à Paris

Le conseiller en énergie Hello Watt a réalisé un classement des 50 villes détenant le plus grand nombre de logements classés F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE). « Le climat, la vétusté des bâtiments, la qualité des matériaux utilisés et la part de logements collectifs, dans le parc immobilier d'une ville, ont un impact sur le DPE », résume Gautier Villard, directeur de l'activité rénovation énergétique et solaire d'Hello Watt.

Parmi les mauvais élèves, Paris arrive en tête avec 24 % de logements mal isolés . Rien de surprenant : 78 % des logements de la capitale ont été construits avant la première réglementation thermique de 1974. Les régions alpines (Hautes-Alpes, Savoie, Haute-Savoie) comptent, également, un grand nombre de passoires thermiques en raison de la rudesse du climat et de logements faiblement isolés.

Dans les zones rurales (Cantal, Lozère, Nièvre, Corrèze), l'utilisation du pisé (terre crue) explique la forte concentration de logements énergivores. A l'inverse, dans l'Ouest (Nantes, Angers) et en Provence où les constructions sont généralement en pierre, la consommation d'énergie est moins élevée. En Gironde, moins de 5,4 % des logements sont classés F ou G. Le fruit d'un climat doux et de politiques de rénovation énergétique ambitieuses. « Les villes, qui mettent en place des aides spécifiques pour rénover leur parc immobilier, à l'image de Toulon, Dijon ou Rennes, affichent une proportion de passoires thermiques plus faible », confirme Gautier Villard.

Retard dans le logement collectif

En outre, la part de logements collectifs détermine le nombre de rénovations. « Dans un immeuble collectif, les particuliers n'ont pas la main sur les travaux et doivent obtenir l'accord de la copropriété pour les travaux d'isolation touchant à la façade ou à la toiture », indique Olivier Colcombet, PDG de Digit RE. Résultat, entre 2017 et 2019, 81 % des rénovations aidées concernaient des maisons individuelles, contre 19 % des logements collectifs, indique l'enquête Tremi (Travaux de rénovation énergétique des maisons individuelles) 2020.

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